Les directives de développement durable dans les entreprises : le Royaume-Uni et la France en tête, l'Allemagne à la traîne
Les directives en matière de durabilité jouent un rôle de plus en plus important dans les décisions liées aux déplacements professionnels en Europe. Bonne nouvelle : 41 % des personnes interrogées indiquent que leur entreprise a déjà mis en place de telles directives, un pas essentiel vers des pratiques plus durables. C’est ce que révèle une enquête menée par AirPlus, expert en solutions de paiement d’entreprise, auprès de 529 voyageurs d’affaires dans neuf pays européens (Autriche, Belgique, France, Allemagne, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Suisse et Royaume-Uni).
Des disparités selon les pays : la France et le Royaume-Uni en avance
Les directives en matière de développement durable sont un levier clé pour encourager des choix plus respectueux de l’environnement. À l’échelle européenne, 41 % des personnes interrogées déclarent que leur entreprise a déjà adopté une telle politique. Cependant, l’étude met en évidence des différences notables entre les pays quant aux priorités intégrées dans les politiques de voyages d’affaires.
Ainsi, alors que seulement 20 % des entreprises en Allemagne disposent de directives en matière de durabilité, cette proportion grimpe à 48 % en France, 54 % au Royaume-Uni et 42 % en Italie. L’intérêt pour ces initiatives est néanmoins fort : 45 % des répondants se disent favorables à la mise en place d’une telle politique et 57 % estiment qu’elle les inciterait à faire des choix plus responsables lors de leurs déplacements professionnels. À l’inverse, 20 % des personnes interrogées craignent que ces directives ne soient trop contraignantes et 11 % les perçoivent comme infantilisantes.
Un examen détaillé du contenu de ces directives varie également selon les pays. En Allemagne, 24 % des répondants indiquent que leur entreprise intègre un budget carbone dans ses directives, contre 32 % en France et 50 % au Royaume-Uni et en Italie. Ce budget fixe un plafond d’émissions de CO₂ générées par certaines activités, comme les déplacements professionnels, afin de limiter l’impact environnemental et de promouvoir des comportements plus durables.
Des restrictions sur les vols intérieurs et le choix des classes de voyage
Les directives en matière de durabilité se traduisent par des restrictions croissantes sur les vols intérieurs : 40 % des répondants indiquent que ces vols sont interdits dans leur entreprise. Cette tendance s’inscrit dans une évolution plus large observée par l’AirPlus Business Travel Index. En 2019, 20 % des déplacements professionnels étaient des vols intérieurs, contre seulement 13 % cette année.
Une autre mesure courante dans ces politiques consiste à privilégier les billets en classe économique plutôt qu’en classe affaires, une pratique largement répandue à travers l’Europe.
Une forte volonté de voyager de manière plus responsable
L’enquête révèle que 63 % des voyageurs d’affaires européens souhaitent réduire l’impact environnemental de leurs déplacements professionnels. Il est intéressant de noter que la majorité des répondants allemands (70%) déclarent voyager rarement, voire jamais, en avion pour le travail. À l’inverse, dans des pays comme le Royaume-Uni (37 %), la France (31 %) et l'Italie (33 %), une proportion importante de personnes interrogées se déplace souvent ou très souvent en avion. Quant aux voyages en train, ils représentent une part similaire des déplacements dans ces pays (49 %).
Un soutien des entreprises à améliorer
L’enquête met également en évidence un besoin d’actions supplémentaires de la part des employeurs. Si 45 % des personnes interrogées bénéficient d’un soutien financier pour l’utilisation des transports en commun, seulement 35 % ont accès à des véhicules électriques ou hybrides pour leurs déplacements professionnels, montrant un certain effort vers des alternatives plus écologiques.
Cependant, d’autres mesures essentielles restent moins courantes, comme la transparence sur les émissions de CO₂ liées aux séjours à l’hôtel (22 %) ou aux modes de transport choisis (26 %). De plus, seules 29 % des personnes interrogées indiquent que leur entreprise met en place un partage des connaissances sur les voyages d’affaires durables, ce qui révèle un manque d’initiatives pour sensibiliser et éduquer les collaborateurs.
Ces résultats soulignent l’importance pour les entreprises d’adopter une approche plus globale en matière de durabilité dans les déplacements professionnels. Des directives claires et un meilleur soutien des employeurs peuvent contribuer significativement à réduire l’empreinte environnementale des voyages d’affaires, tout en aidant les employés à faire des choix plus responsables et respectueux de l’environnement.