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[Univ’AirPlus] L’innovation au secours de l’environnement

Rédigé par Claire Morel | 10. janvier 2023

L’innovation peut-elle sauver la planète ? Telle était la question de l’une des tables rondes d’Univ’AirPlus 2022, événement consacré au voyage d’affaires et à l’environnement. Deux invités, Lise-Hélène Cortes, associée bénévole de Time for the Planet, et Jacques Barreau, co-fondateur et directeur général de Grain de Sail, sont venus témoigner de deux initiatives inspirantes, qui se basent sur l’innovation sous toutes ses formes.  

 

Parce qu’Univ’AirPlus a pour vocation d’inspirer au-delà du voyage d’affaires, l’événement a accueilli deux invités dont l’objectif est de préserver l’environnement et de sauver la planète à leur manière. Leur point commun ? L’innovation.  

Fondatrice du cabinet Vivasys, Lise-Hélène Cortes est venue présenter Time for the Planet, dont elle est associée bénévole. Le concept de cette entreprise à mission : investir dans la lutte contre le réchauffement climatique. A l'initiative de ce mouvement, un groupe d’entrepreneurs lyonnais qui ont créé un fond d’investissement citoyen à but non lucratif.

 

Inspirer et ouvrir l’innovation à tous

Les innovations ont pour ambition de réduire les émissions à effet de serre en détectant de nouvelles méthodes de production. Par exemple : remplacer les data centers par des technologies 1000 fois moins consommatrices en énergie ou capter le carbone à la sortie des cheminées d’usines. Grâce à l’open source, Time for the Planet met à disposition toutes ces découvertes gratuitement dans le monde entier pour que de nouvelles entreprises s’inspirent et reprennent les innovations. “On s’engage dans des projets à deux conditions : il faut que les entrepreneurs soient prêts à mettre leurs innovations sous licence libre et que leur CEO soit un minimum expérimenté”, explique Lise-Hélène Cortes.

 

Financer 100 entreprises pour lutter contre le réchauffement climatique

Actuellement, six projets ont été retenus et 5 entreprises ont été créées. L’une d’entre elles - Leviathan Dynamics - a imaginé produire du froid de façon efficiente et durable en remplaçant les réfrigérants dangereux et polluants (gaz HFC) par de l’eau. En deux ans, Time for the Planet a rassemblé plus de 65 000 actionnaires et levé 12 millions d’euros. A terme, la start-up veut réunir 1 milliard d’euros pour financer 100 entreprises innovantes mondiales dédiées à la lutte contre le réchauffement climatique. Après la France, Time for the Planet vise le Royaume-Uni pour continuer à lever des fonds.

 

Faire de l’importation sans générer d’émissions de gaz à effet de serre

Toujours dans la volonté de réduire les émissions de gaz à effet de serre, Jacques Barreau et son frère jumeau, tous deux experts en énergies renouvelables, ont imaginé une façon innovante d’importer du chocolat et du café de l’autre bout du monde, sans utiliser de pétrole. C’est dans cette optique que la marque bretonne Grain de Sail naît en 2010. “Depuis des décennies, on s’est habitués, grâce au pétrole, à une consommation effrénée ; ce n’est plus possible. Il va falloir apprendre à consommer moins et mieux. A l’époque, on s’est demandé comment décarboner le transport maritime qui représente 3% des émissions de gaz à effet de serre. C’est ainsi qu’on a décidé d’être notre propre chargeur de matières premières en devenant torréfacteur et chocolatier”, raconte-t-il.

 

Un modèle économique et un mode de transport innovants

Avant de devenir un transporteur, les deux entrepreneurs doivent trouver des fonds. En 2013, ils ouvrent une société de torréfaction, puis une chocolaterie trois ans plus tard. Avec la commercialisation des produits dans plus de 950 points de vente, leur chiffre d’affaires leur permet de concevoir leur premier navire cargo fin 2018 : un monocoque de 72 pieds, avec une capacité de chargement de 50 tonnes (28 palettes), le tout dans une cale réfrigérée grâce aux énergies vertes. Pour ne pas partir à vide, Grain de Sail utilise le navire pour exporter du vin bio aux Etats-Unis. Le cargo part du port de St-Malo pour rejoindre New-York, puis descend en Amérique Latine pour récupérer le café et le chocolat. “On ne va pas résoudre le problème de la planète certes, mais au moins, on maîtrise notre bilan carbone pour des produits dont on n’a pas envie de se passer tels que le café et le cacao, et bientôt l'huile d’olive et le rhum. L’innovation n’est pas véritablement dans la technologie, mais le modèle économique et l’organisation que nous avons mis en place”, ajoute Jacques Barreau.

Forte de son succès avec un chiffre d’affaires de 9 millions d’euros, la société a conçu un second navire deux fois plus long, pouvant transporter jusqu’à 350 tonnes de marchandises. Grain de Sail propose aujourd’hui des services de transport de marchandises et travaille déjà avec plusieurs entreprises dont la maison de champagne Charles Heidsieck.